Chapitre 1 | Planter la graine du bilinguisme (0-18 mois)🌱 Mes 8 conseils (testés et approuvés) pour éveiller bébé à l’anglais dès la naissance
- Judith

- 8 juil.
- 8 min de lecture
Éveiller un enfant au bilinguisme, c’est comme planter une graine dans un jardin secret. On arrose, on veille, on patiente, sans toujours savoir quand la première pousse percera la terre. Parfois tout semble immobile, parfois une petite feuille surgit, pleine de promesses. Mais toujours, on avance avec la conviction profonde que chaque mot, chaque sourire, chaque rituel compte, même le plus discret.
Si chaque famille cultive son propre jardin linguistique, j’ai envie de partager le nôtre. Pour peut-être semer quelques idées, vous rassurer… ou simplement vous offrir des repères pour votre propre aventure bilingue.
C’est l’histoire de notre bilingual journey…
✨ Le contexte : dès la naissance, la graine du bilinguisme
Depuis toujours, j’ai rêvé que ma fille soit bilingue. Non par ambition démesurée (j’explique d’ailleurs mes raisons dans ce précédent article), mais parce que parler deux langues, c’est avoir deux fenêtres ouvertes sur le monde.
Mon mari et moi sommes francophones de naissance, mais nous parlons anglais couramment. Notre fille est née en France, où nous avons vécu jusqu’à ses 18 mois avant de repartir vivre à Londres, notre ville de cœur.
Bien avant de savoir que nous repartirions, autour de ses 15 mois, j’avais déjà commencé à glisser l’anglais dans notre quotidien, sans stratégie rigide ni plan parfait, simplement pour lui offrir un autre univers sonore dès tout bébé.
→ Mon conseil : Commencez tôt, même sans plan précis, surtout si vous êtes motivés ! Chaque petit mot ou rituel compte pour éveiller bébé à l’anglais.
🎶 La magie des chansons… et de la répétition
Avant d’être maman, je ne connaissais rien aux nursery rhymes anglaises. Chanter toute la journée ne faisait pas partie de mes plans. Et pourtant, chanter est devenu une clé magique pour :
apaiser ses pleurs (et me permettre de souffler et de m’auto-réguler au passage),
créer un moment de connexion unique,
rythmer nos journées, avec une chanson pour chaque moment,
et même l’aider à s’endormir plus vite !
Je n’avais pas prévu de chanter autant. Mais c’est venu tout seul. Il suffisait que je plonge mes yeux dans les siens pour que des mélodies me viennent instinctivement aux lèvres, comme si chanter était le moyen le plus naturel de la rassurer et de lui dire : Je suis là, tout va bien.
Nous avons intégré des comptines anglaises à nos routines. Très vite, elle a eu ses chansons préférées :
... et même des petites chansons de ma propre composition !
C’était fascinant de la voir esquisser un sourire ou même éclater de rire, comme si elle reconnaissait déjà la mélodie. Au fil du temps, elle a acquis le rythme des chansons. Par exemple, elle s’arrêtait soudain ou écarquillait ses yeux d’un air malicieux, anticipant les pauses ou ces mots en suspens avant la suite de la comptine.
Les comptines sont volontairement enjouées, réconfortantes, rythmées et très répétitives. Elles captent l’attention des tout-petits et facilitent l’apprentissage des langues grâce à leur musicalité et à leurs structures répétitives.
Je chantais parfois doucement en la berçant, mais il m’arrivait aussi de faire un véritable spectacle, mimant chaque chanson avec de grands gestes. Les nursery rhymes anglaises s’y prêtent particulièrement bien (plus, je trouve, que les françaises). Ces gestes rendaient les mots plus concrets, transformant chaque comptine en petit théâtre où elle devenait spectatrice… puis actrice, en reproduisant plus tard les mouvements elle-même.
🔁 La force de la répétition
Avec les bébés, une vérité s’impose : ils apprennent par la répétition.
Ce n’est pas un hasard. En linguistique, on parle de statistical learning. Les bébés repèrent instinctivement les sons et séquences récurrentes. Leur cerveau collecte inconsciemment ces statistiques pour bâtir leur propre carte linguistique.
C’est pourquoi j’ai répété, encore et encore, les mêmes chansons aux mêmes moments. Elle finissait par anticiper les mots, les gestes, les mélodies. Même sans parler, elle participait déjà activement à l’échange.
→ Et voici mes conseils :
✅ La musique est un trésor pour l’apprentissage des langues. Elle combine rythme, mélodie et répétition.
✅ Ne vous souciez pas de votre accent. C’est la chaleur de votre voix, le fameux “smile voice”, qui compte.
✅ Ne craignez pas de radoter. La répétition est la clé.
✅ Variez vos moments musicaux : berceuses tendres ou chansons rythmées à mimer. Les nursery rhymes anglaises sont idéales.
✅ Intégrez la musique dans vos routines : une chanson pour le bain, une autre pour le coucher. Les rituels rassurent et aident à mémoriser.
✅ Utilisez des gestes et donnez-vous en spectacle. Le lien entre mouvement et langue renforce la mémorisation.
📚 Les livres : nos premières fenêtres sur l’anglais
Avant même sa naissance, j’avais déjà acheté des livres en anglais pour bébé, choisis pour leurs illustrations, leur musicalité ou simplement parce qu’ils me faisaient rêver. Parmi nos compagnons de lecture :
I Love You to the Moon and Back : pour la tendresse et les illustrations douces
The Rainbow Fish : pour le thème des animaux marins et les écailles à toucher
8 Little Planets : pour les boules colorées, la forme ronde de la découpe centrale qui permet de jouer à cache-cache et la thématique originale
The Very Hungry Caterpillar : succès garanti grâce aux petits trous où glisser ses doigts
The Zazoo: I don’t know what to wear! (mon propre livre), parfaitement adapté à son âge avec ses couleurs vives, ses personnages rigolos et sa répétition autour du quotidien (les habits).
Ces moments de lecture étaient nos bulles d’anglais. Même si je parlais surtout français au quotidien, ces histoires étaient de véritables voyages sonores.
→ Quelques conseils :
✅ Choisissez des livres adaptés à l’âge de votre bébé : textures, volets, répétitions. Plus il interagit physiquement, plus il retient.
✅ Ne cherchez pas la compréhension mot à mot. Les bébés retiennent d’abord la musicalité et l’émotion.
💬 Les mots d’amour… bilingues
Même si le français restait dominant, l’anglais s’est invité naturellement dans nos moments tendres.
Dire “Good night” après “Bonne nuit”, murmurer “I love you”… sortait spontanément. Très vite, j’ai adopté le double nommage, en répétant en français puis en anglais ce qu’elle montrait du doigt :
“C’est un chat. It’s a cat.”
“C’est Papa. Look who’s here?! It’s Daddy.”
→ Mes conseils :
✅ Utilisez les mots d’amour pour introduire l’anglais. L’affect est un puissant moteur d’apprentissage.
✅ Pratiquez le double nommage. Cela développe la compétence métalinguistique, essentielle dans l’apprentissage des langues.
🐣 Ses premiers mots et la compréhension en anglais
Son premier mot fut “Dada”. Un joli mélange entre “Daddy” et “Papa”. Elle l’a d'ailleurs utilisé longtemps avant de dire “Papa”. Quant à “Mummy”, elle ne l’a prononcé qu’une seule fois, après notre arrivée en Angleterre.
Dès 12 mois, elle comprenait déjà des mots en anglais comme “hat” ou “cat”. Je la félicitais toujours avec un “Good job!” ou “Well done!”, prononcé avec cette fameuse smiling voice.
→ Mes conseils :
✅ Même sans parler, bébé comprend déjà beaucoup. Parlez-lui en anglais dès le plus jeune âge.
✅ Félicitez dans la langue que vous souhaitez transmettre. Associer l’anglais à des émotions positives est une clé.
🌍 L’expatriation : le grand tournant
Lorsque nous avons su que nous retournerions à Londres, notre quotidien s’est progressivement transformé. Nous avons intensifié l’usage de l’anglais, multiplié les phrases anglaises, et intégré encore plus de livres et chansons en anglais.
→ Mes conseils :
✅ Même sans expatriation, augmentez les occasions d’exposition à la langue avec le temps : livres, chansons, jeux, interactions avec des anglophones.
✅ Si un changement de pays se profile, commencez à exposer votre enfant à la langue avant le départ. Cela le rassure.
🚀 Le moment magique : ses premiers mots anglais “complets”
L’un de mes souvenirs les plus marquants fut ses premières petites phrases en anglais.
Grâce à The Wheels on the Bus, elle a appris “up” et “down”. Avant ses 18 mois, elle complétait fièrement :
“The children on the bus go… up and down !”
Elle disait aussi “hat” et “floor”, des mots faciles à mémoriser grâce à la chanson Wind the Bobbin Up, ainsi qu’un petit “babye” (pour “bye bye”), répété encore et encore après moi.
Autre indice de compréhension : les gestes associés aux chansons. Dans The Wheels on the Bus, dès qu’elle entendait “the mummies on the bus…”, elle mettait son doigt devant sa bouche pour faire “shhh” avant même que je ne dise la fin “go shhh shhh”.
Ces gestes prouvaient que, même sans parler couramment, elle commençait déjà à intégrer le sens des mots.
→ Mes conseils :
✅ Utilisez les chansons à gestes. Elles relient la langue au corps et facilitent la mémorisation.
✅ Soyez attentif aux signes de compréhension. Ils prouvent que la langue est déjà bien en place.
✅ Félicitez, dansez, célébrez en anglais. Le plaisir est votre meilleur allié.
😊 Le sourire dans la voix : un secret inestimable
Je suis convaincue que le sourire s’entend dans la voix.
En linguistique, on appelle cela la prosodie affective : l’intonation, le rythme et la musicalité véhiculent bien plus que des mots. Quand je parle anglais à ma fille, j’y mets toujours cette “smile voice”, cette lumière joyeuse qui rend la langue plus accueillante.
→ Mes conseils :
✅ Souriez quand vous parlez anglais. Même si votre accent n’est pas parfait, c’est la chaleur de votre voix qui compte.
✅ Rendez l’anglais doux, rassurant et ludique. L’émotion est la clé pour ancrer la langue.
🎯 Notre bilan avant 18 mois : les graines étaient semées
Avant notre départ à Londres, plusieurs objectifs étaient déjà atteints :
✅ L’anglais faisait bel et bien partie du quotidien de notre fille : mots doux, chansons, livres...
✅ Elle avait intégré les sonorités, la prosodie et le rythme de l’anglais.
✅ L’anglais était affectif et positif. Dès ses premiers instants, il était présent dans nos mots d’amour. Ce n’était pas une langue étrangère sortie d’un manuel, mais une langue vivante, tendre, pleine de câlins et de sourires.
✅ La langue faisait déjà partie de son identité. Même avant de parler, elle baignait dans deux univers. L’anglais faisait partie de ses journées, de ses chansons, de ses gestes tendres. Elle a compris très tôt que deux langues pouvaient cohabiter sans s’exclure. Cette richesse l’accompagnera toute sa vie et façonne déjà sa confiance et son ouverture au monde.
🌱 En résumé…
Éveiller un bébé au bilinguisme peut parfois sembler frustrant. On ne voit pas toujours de progrès immédiats.
Mais souvenez-vous :
✨ Chaque chanson, chaque livre, chaque mot compte.
✨ Même sans parler, un bébé enregistre déjà un univers sonore et affectif.
✨ Lui sourire et l’aimer dans deux langues, c’est déjà poser les fondations d’un bilinguisme serein et structurant.
Parce qu’au-delà des mots, il y a la tendresse, la confiance, et la certitude que deux langues peuvent cohabiter sans jamais s’opposer.
Sourire en anglais comme en français, c’est déjà bâtir les murs solides d’une identité plurilingue, prête à accueillir le monde avec curiosité et confiance.
Et vous, où en êtes-vous dans votre bilingual journey avec votre bébé ou votre enfant ? Partagez vos petites victoires, vos doutes, vos astuces… Car dans cette aventure, nous avons toutes et tous tant à partager... 💫
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