Vous vous trouvez nul(le) en anglais ? 5 conseils pour vous réconcilier avec la langue et accompagner votre enfant dans son apprentissage
- Judith
- 14 juin
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 20 juin
« Je déteste l’anglais ! »
Je me suis dit cette phrase des dizaines, peut-être des centaines de fois.
Au collège, au lycée, à l’université parfois. À chaque fois qu’on me demandait de prendre la parole, de lire à voix haute, de faire semblant d’avoir compris un texte alors que je n’en avais saisi que trois mots sur dix.
Pendant longtemps, l’anglais était pour moi une langue que j’étais censée aimer, mais que je ne comprenais pas. Ni dans ses règles, ni dans son rythme.
Aujourd’hui pourtant, je parle anglais tous les jours. Et je le transmets à ma fille avec joie.
Voici comment ce changement s’est opéré. Et si vous avez vous aussi un passif compliqué avec l’anglais, je vous partage ce chemin avec quelques clés pour enfin faire la paix avec cette langue que vous pensiez ne jamais pouvoir apprivoiser.
📚 Quand l’anglais était juste une case à cocher
Petite, j’ai appris l’anglais comme on apprend une formule mathématique :
📎 un mot = une traduction
📎 une règle = plein (trop ?) d’exceptions
📎 un exercice = une note
Il fallait cocher les bonnes cases, connaître la bonne conjugaison, ne pas oublier le "s" à la troisième personne... mais jamais, on ne me disait à quoi tout cela servait vraiment.
Je ne comprenais pas cette langue. Pas parce qu’elle était compliquée. Mais parce qu’elle me semblait vide : c'était pour moi une série de sons à reproduire sans y croire, une langue sans musique, sans visage, et sans émotion.
Et donc très vite, j’ai cru que je n’étais pas faite pour ça. Que j’étais « nulle en anglais », tout du moins que cette langue ne me serait jamais naturelle.
🎯 Mon conseil : Si vous avez grandi avec un sentiment d’échec en anglais, il est temps de déconstruire cette image. Vous n’êtes pas nul(le) : on ne vous a juste pas appris d’une manière vivante. Acceptez de repartir de zéro, avec bienveillance.
🎧 Le jour où j’ai entendu l’anglais pour de vrai
Il m’a fallu des années pour comprendre que ce n’était pas moi, le problème. C’était la manière dont on m’avait présenté cette langue : comme un devoir, une liste de mots à mémoriser et un tableau de grammaire à maîtriser.
Et puis un jour, par hasard, j’ai décidé de regarder la série Friends en VO. Je ne comprenais pas tout, mais il y avait quelque chose qui vibrait : des intonations, des blagues, des silences... Et là, tout a changé.
L’anglais devenait vivant. Il sortait des manuels pour entrer dans la vraie vie. Il n’était plus une langue étrangère. Il devenait une langue de cœur.
🎯 Mon conseil : Reconnectez-vous à l’anglais par le plaisir. Écoutez des chansons que vous aimez, regardez des films ou séries en VO sous-titrée. Même si vous ne comprenez pas tout, laissez-vous imprégner par la mélodie de la langue.
✈️ Londres, le vrai tournant
Et puis, je suis partie vivre à Londres. Ce n’était pas un projet linguistique. Juste une étape de vie. Mais c’est là, dans les files d’attente des cafés, dans mes textos maladroits avec mes nouveaux amis, dans mes échanges chez le docteur ou au supermarché, que l’anglais est devenu mon quotidien.
Je me suis mise à penser en anglais sans m’en rendre compte. À faire de l’humour en anglais, à m’énerver, à me réjouir et à m’interroger en anglais. À rêver dans cette langue que j’avais autrefois tant rejetée.
Et peu à peu, je me suis réconciliée avec l’étudiante que j’étais. Celle qui croyait qu’elle n’y arriverait jamais et qui ne savait pas encore que l’amour d’une langue passe par l’émotion, pas par les conjugaisons.
🎯 Mon conseil : Même sans partir à l’étranger, entourez-vous d’un peu d’anglais au quotidien. Par exemple, mettez l’interface de votre téléphone en anglais, visionnez vos films en VO, avec ou sans sous-titres, faites des recettes en anglais… etc. Faites de cette langue une présence familière.
🗣️ Le grand complexe de l’accent
Pendant longtemps, même quand je comprenais l’anglais, je n’osais pas le parler. Pourquoi ? À cause de mon accent. Cette peur profonde d’avoir “un mauvais accent”, d’être moquée, de ne pas faire “vraie anglophone”.
Comme si le simple fait d’avoir un accent français faisait de moi une intruse et une usurpatrice. Comme si ma voix, mes mots, n’étaient pas “assez bien”.
Mais au fil du temps, j’ai réalisé que tout le monde a un accent. Même les natifs, d’un pays à l’autre, d’une ville à l’autre. L’accent, ce n’est pas une faute. C’est une trace et un témoignage de qui nous sommes.
Et plus encore : parler avec un accent, c’est quand même le signe qu’on parle au moins deux langues ! C’est une richesse, pas une faiblesse.
🎯 Mon conseil : Si l’accent vous bloque, rappelez-vous que votre enfant vous entend et vous écoute avant tout avec bienveillance. Osez parler à voix haute, chanter, même imparfaitement. Modéliser un anglais "humain" est souvent plus inspirant qu’un accent parfait.
👶 Une nouvelle génération, un nouveau chemin
Aujourd’hui, je suis maman. Et une chose est claire pour moi : je ne veux pas que ma fille traverse ce que j’ai vécu.
Je ne veux pas qu’elle pense que les langues sont des fardeaux, des cases à remplir pour une évaluation. Je veux qu’elle les découvre par la joie, par le jeu et par la tendresse.
Je veux que l’anglais entre dans sa vie comme une musique familière, qu’elle reconnaît dans une chanson, un dessin animé, une blague partagée.
Et si un jour, elle choisit d’aimer l’espagnol, l’arabe ou le japonais… tant mieux. Elle saura que les mots sont des clés. Et que dans la vie, il y a toujours d’autres portes à pousser.
🎯 Mon conseil : Et si (ré)apprendre l’anglais avec votre enfant devenait une occasion de réparer ce que vous n’avez pas reçu ? Ensemble, vous pouvez inventer une relation à la langue faite de curiosité, de complicité, d’émotions (tout ce qui vous a peut-être manqué). Transmettre, c’est aussi transformer. Et parfois, c’est en parlant à son enfant qu’on se réconcilie enfin avec l’élève qu’on a été.
💬 En conclusion : on ne déteste pas l’anglais, on déteste souvent comment on nous l’a appris
Aujourd’hui, je ne suis ni prof d’anglais ni linguiste. Mais je suis une maman qui a compris que le rapport aux langues se construit très tôt. Et qu’il peut être abîmé… ou illuminé.
Alors j’essaie de faire autrement. Pas mieux. Juste autrement. Avec plus de sens, plus de plaisir, plus de vie. Et c’est justement ce que j’essaye de transmettre avec tous les supports little bilingues, et les livres the Zazoo plus particulièrement 😉 Une approche de l’apprentissage basé sur du concret, du fun et un lien affectif avec la langue.
Et vous ? Quel a été votre rapport à l’anglais enfant ? Comment le vivez-vous aujourd’hui avec vos enfants ? Dites-moi tout dans les commentaires 💬
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