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Votre enfant rejette l'anglais ? 5 clés pour surmonter cette phase

  • Photo du rédacteur: Judith
    Judith
  • il y a 7 jours
  • 5 min de lecture

Dernière mise à jour : il y a 4 jours


Le chemin vers le bilinguisme est tout sauf linéaire. Si vous vous attendiez à une progression fluide et régulière… spoiler alert : chaque famille avance à son rythme, avec ses détours, ses ajustements, et parfois ses reculs.


Chez nous, ce parcours a connu plusieurs virages inattendus. Le choix de l’école, des déménagements, et surtout, une évolution intérieure de notre fille — silencieuse mais puissante — sont venus bousculer un équilibre que l’on pensait solide.


Pendant un temps, tout semblait clair : le français à la maison, l’anglais à l’extérieur puisque nous vivions à Londres et que la crèche qu’elle fréquentait était anglophone. Mais l’entrée à l’école, dans un établissement de l’AEFE (Agence pour l’Enseignement Français à l’Étranger : un réseau mondial d’établissements scolaires qui proposent un enseignement conforme aux programmes de l’Éducation nationale française, tout en étant implantés hors de France) sans section bilingue, a peu à peu modifié la donne… jusqu’à ce qu’un soir, alors que je m’apprêtais à débuter la lecture d’un livre en anglais, ma fille me demande : 


« Maman, tu peux lire en français, s’il te plaît ? »



Ces quelques mots m’ont poussée à revoir notre approche, à écouter autrement, et à chercher comment relancer l’anglais sans pression. Si votre enfant traverse une phase de rejet ou de doute face à une langue qu’il connaissait pourtant bien, ce que je partage ici pourra, je l’espère, vous aider.





🌙 Comprendre le blocage : un petit refus, un grand signal


Ce soir-là, quand elle m’a demandé de lire en français, je n’ai pas insisté. Je l’ai regardée avec douceur, et j’ai simplement répondu, sans l’accabler de questions : « Bien sûr, mon cœur. Ce livre est en anglais, mais tu veux qu’on en prenne un en français ? »


Sa réponse, un souffle discret teinté de tristesse, a résonné fort en moi : « Parce que je ne comprends pas trop l’anglais… »


Plutôt que d’insister, ou pire, de lui dire qu’elle exagérait et de tenter de la convaincre  — ce qui aurait pu renforcer sa gêne — je lui ai simplement dit : « C’est vrai, certains mots sont peut-être nouveaux pour toi dans ce livre.» Son blocage n’était pas une inhibition à proprement parler, mais plutôt le reflet d’un vocabulaire qui ne progressait plus vraiment. C’était là le vrai nœud du problème, elle se sentait perdue dans la langue.


💡 Mon conseil : écouter vraiment. Derrière une phrase anodine peut se cacher une gêne profonde. Valider ses émotions, sans dramatiser, est la première étape. Et cela donne de précieux indices.





🧸 Apprivoiser la langue : revenir à des bases familières


Il fallait alors désamorcer cette perception négative. Pour cela, j’ai choisi des livres simples, adaptés à son univers quotidien : les animaux, l’école, les rituels familiers… Au revoir les formulations complexes des contes classiques qui risquaient de la décourager. Place à une langue concrète, accessible. J’ai beaucoup utilisé mes propres livres “the Zazoo”, que je relisais dès qu’elle les demandait. La présence du français dans les livres, les situations amusantes présentées dans chaque histoire, et le vocabulaire et les phrases utilisées lui plaisaient et la rassuraient. J’ai replacé des mots de vocabulaire vus dans les livres dans notre quotidien. Et rapidement, j’ai vu réapparaître des mots d’anglais dans ses jeux, ses commentaires. Elle reprenait pied.


Nous avons instauré une alternance douce, en glissant parfois un commentaire en français au fil de la lecture, pour l’aider à raccrocher les wagons. Elle choisissait elle-même les livres et redevenait ainsi actrice de son apprentissage.


💡 Mon conseil : repartez de ce qui lui est familier et donnez-lui le pouvoir de choisir. C’est dans l’appropriation que renaît la motivation.





🎨 Faire de l’anglais une langue vivante à la maison


Nous avons alors fait entrer davantage d’anglais à la maison, sans en faire une règle. Juste une présence douce, naturelle, comme une musique de fond.

Pendant qu’on peignait, qu’on cuisinait, qu’on dansait… l’anglais revenait par petites touches. Les moments partagés sont devenus autant d’opportunités de faire vivre la langue. 

Lorsqu’elle répondait en français, nous reformulions calmement en anglais. Sans pression. Sans jamais la contraindre.

Et si, le soir, elle préférait un livre en français, je respectais sa fatigue et donc son besoin de confort : “I can see you are tired and it’s ok for you to want to listen to some French at home as well” (en français : « Tu es fatiguée, je comprends. Ce soir, un peu de français, et c’est très bien comme ça.») L’important est bel et bien la constance dans l’intention, pas la rigidité dans l’application.


💡 Mon conseil : choisissez les moments où l’enfant est détendu pour relancer la langue. Pas quand il est fatigué, ni sous forme de contrainte.





💬 Valoriser et encourager


Ce qui a aussi tout changé, ce sont les petites remarques positives, que j’avais simplement oubliées d’énoncer au quotidien :

– « Je ne savais pas que tu connaissais ce mot ! »

– « Super phrase, dis donc ! »

– « Regarde comme tu as progressé, bravo ! »


💡 Mon conseil : faites de chaque petit progrès une victoire. Montrez-lui qu’il ou elle avance afin d’associer la langue à une dynamique positive





🌱 Célébrer ces compétences que le bilinguisme fait éclore


Ce retour à l’anglais n’a pas seulement relancé une langue. Il a fait naître en elle de belles compétences intérieures, que nous avons pris soin de nommer avec elle, de lui expliquer et de lui attribuer :


  • La persévérance : “It was sometimes hard to continue speaking English at home but you did not give up, you’re brave. And it paid off” / « Ce n’était pas facile, mais tu as continué. Tu n’as pas abandonné. Tu es courageuse. »

  • La conscience de soi : “Smart people understand they cannot know everything about everything. It’s very mature of you to notice that about yourself. That is ok, everyone’s learning constantly.” / « C’est normal de ne pas tout savoir. Les gens intelligents savent qu’ils apprennent continuellement. »

  • La confiance : “A few days ago, I could see you were not that confident speaking English, see how much progress you’ve already made.” / « Regarde comme tu hésitais il y a quelques jours. Aujourd’hui, tu utilises plein de mots nouveaux en anglais. Bravo ma chérie ! »

  • Le plaisir d’apprendre et la capacité à trouver le “fun” dans chaque apprentissage, sans s’en rendre compte.


💡 Mon conseil : observez ces “compétences invisibles” que l’éveil ou l'apprentissage aux langues fait émerger. Elles sont précieuses et sont autant de guides dans la construction de son “je” !





🌼 En résumé…


Le bilinguisme, c’est un voyage, pas une course. Il y a des pauses, des virages, des moments de doute. Et c’est normal.

L’essentiel, c’est d’être là, à l’écoute, avec bienveillance. Offrir à l’enfant un cadre souple, rassurant, joyeux. Une langue ne doit jamais devenir un devoir oppressant — mais rester une porte ouverte vers le jeu, la curiosité, la relation.

En tant que parents, nous pouvons offrir un cadre rassurant, où cette langue n’est pas une montagne à gravir, mais un jardin à explorer et à redécouvrir, à son propre rythme 🙂




👉 Et chez vous ? Avez-vous déjà traversé une phase de repli linguistique ? Comment votre enfant l’a-t-il vécu ? Je serais ravie de lire vos témoignages en commentaires 💬




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